« Une histoire à la gomme ». Représentations de l’amnésie collective dans le roman (1900-1950)

Mercredi 8 décembre 2021
Salle C-8141, Pavillon Lionel-Groulx, Université de Montréal (salle du CRILCQ)

Ce colloque a lieu dans le cadre du «FRA6443 : Séminaire de sociocritique» inscrit au programme des études supérieures du Département des littératures de langue française. Il est organisé en collaboration avec le Centre de recherche interuniversitaire en sociocritique des textes (CRIST) et avec le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoise (CRILCQ).

Organisé par Bernabé Wesley

Programme

8h50 Accueil des participant.e.s

Première séance : Trous de mémoire dialogués
Présidence : Benoît Melançon (Université de Montréal)
9h00 : Astrid Babkine-Ringuette, « Drôle de jeu : une reconfiguration des codes tragiques »
9h20 : Victoria Klein, « Jean Barois, le roman dialogué ou la tentation du roman historique »
9h40 : Étienne Maillé, « Batouala contre Batouala : violence et colonialisme dans Batouala de René Maran »
10h00 : discussion, questions

10h15 : pause

Deuxième séance : D’une guerre l’autre
Présidence : Martine-Emmanuelle Lapointe (Université de Montréal)
10h25 : Vincent Diaz Bolduc, « Les fusils et les obus : représentations de la violence dans Le feu d’Henri Barbusse »
10h45 : François Maltais-Tremblay, « Obvier à la mémoire : anamnèse des oublis dans Aurélien de Louis Aragon »
11h05 : Olivier Manno, « Mémoire juive et impuissance de la Société des Nations à l’aube d’une catastrophe mondiale dans Mangeclous d’Albert Cohen »
11h25 : discussion, questions

11h40 : pause

Troisième séance : Effacements et paranoïa
Présidence : Élisabeth Nardout-Lafarge (Université de Montréal)
11h50 : Claude Herdhuin, « La provocation chez L.-F. Céline : analyse langagière du prologue de Mort à crédit »
12h10 : Olivier Lacasse, « Mécanique de la Terreur. État paranoïaque et dispositifs d’enquête dans L’affaire Toulaév »
12h30 : discussion, questions

12h45 : pause dîner

« L’oubli et la mémoire sont également inventifs » (Jorge Luis Borges, El libro de arena.)

Quatrième séance : L’amnésie au quotidien
Présidence : Judith Sribnai (Université de Montréal)
14h00 : Étienne Goudreau-Lajeunesse, « Une mémoire de l’humiliation : expérience de la mobilité sociale dans Jours de famine et de détresse de Neel Doff »
14h20 : Arilys Jia, « L’Histoire dans le quotidien : critique des discours collectifs dans Le journal intime de Monsieur Célestin Costedet (1940-1941) d’Édith Thomas »
14h40 : Gabrielle Flipot Meunier, « “Ici est tombé un jeune patriote” » : des commémorations dérisoires aux rituels profanes dans Pompes funèbres »
14h50 : discussion, questions

15h05 : pause

Cinquième séance : Révolte et Résistance
Présidence : Pierre Popovic (Université de Montréal)
15h15 : Malika Lamontagne-Malainine, « Rêves irréalisés : mécanismes de souvenir et d’oubli dans La Condition humaine d’André Malraux »
15h35 : Méloyse Bruens-Goupil, « Il était une fois la Résistance dans Éducation européenne de Romain Gary »
16h05: Karine Légeron, « Se taire ou prendre la parole : la portée du silence dans Les armes de la nuit et La puissance du jour de Vercors »
16h25 : discussion, questions

16h45 : vin d’honneur de fin de séminaire

« Manipuler le passé est un fantasme de toute-puissance qui habite en permanence les
grands de ce monde[…] Mais les morts se rebiffent. Ils errent comme des spectres, des
fantômes dans les paysages désertés du présent et ne se font pas si facilement oublier ou
embrigader. Puisqu’on parle sans arrêt ne leur nom, à leur place, puisqu’on les fait parler de
telle ou telle façon, ils en ont une, bien à eux, de se rappeler aux bons soins des vivants. Ils les
habitent, ils laissent leur trace, leur empreinte au cœur même de la citadelle mémorielle qui
est une fantastique machine d’oubli. » (Régine Robin, La mémoire saturée)